À l’heure où les réveils sonnent chez les terriens, les marins engagés sur cette dernière étape de La Solitaire du Figaro Paprec sont sur le pont pour ce premier lever de soleil. Menée par Basile Bourgnon (Edenred), la flotte évolue au large de l’estuaire de la Loire, à quelques encablures des cargos au mouillage et du champ éolien de Guérande. Si La Turballe n’est qu’à quelques milles devant les étraves, il faudra bel et bien poursuivre la route pour valider cette ultime navigation.
D’un estuaire à l’autre, les marins enchainent les milles. Au pointage de ce matin à 07 h, la flotte navigue le long du périmètre de sécurité des immenses éoliennes qui font face à Guérande, La Baule et la Pointe Saint-Gildas. Une navigation qui se déroule dans des conditions maniables avec un vent de 12 à 20 nœuds et sur une mer qui, depuis le passage de l’île d’Yeu, s’est enfin rangée. C’est sur une distance de 8,2 milles que la flotte s’étale. Basile Bourgnon (Edenred), Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) et Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir) ouvrent la route dans une ambiance qui commence à se rafraichir. Ils se tiennent en 0,4 mille.
« Cette première nuit a plutôt été paisible. On a un vent entre 13 et 20 nœuds, d’ouest, légèrement nord-ouest, c’est pas mal, ça nous a offert la possibilité de faire quelques siestes jusqu’à l’île d’Yeu. La fatigue commence à se faire sentir. On a deux étapes dans les jambes, ça tire un peu. Tout va bien, je suis content de mon placement, je suis avec Basile et Victor dans le groupe de tête, c’est un peu un remake de l’étape 1, ça me va bien. Depuis l’île d’Yeu, nous n’avons plus trop le temps de nous reposer, nous sommes maintenant sur un parcours un peu plus côtier avec ce que cela comporte, le trafic, les bouées, c’est assez dense, mais ça nous permet d’être bien éveillés. Ce début de course est conforme à ce que je souhaitais, pas trop guerrier, ça sera pour mardi, mais pour le moment tout va bien, oui. On a quelques passages de grains, le ciel se dégage un peu. Pour le moment, je reste au sec, il fait plus frais dehors, ça sent le début de l’automne. », commentait Victor Le Pape (Région Bretagne), troisième au classement.
Même son de cloche pour Loïs Berrehar :
« Le départ a été magnifique sous le soleil de Royan. C’était cool de prendre la tête du parcours côtier. Je me demande si je n’ai pas gagné le défi Paprec. Là, on fait du nord, c’est un peu tout droit pour l’instant, mais les options vont se dessiner dans peu de temps. En fait, on attend une bascule de vent et c’est pourquoi on est tous sur un bord obligatoire entre guillemets. De toute façon, on va buter dans la côte dans pas très longtemps. Il va y avoir un virement de bord sous peu pour faire de l’ouest. Il y aura des bascules à exploiter liées à des fronts chauds ou froids. Cela va être intéressant avec un jeu stratégique sympa. On vient de raser Noirmoutier de nuit, il y a des petits pièges, des petits effets de site et il y aura des choses à jouer dans la journée. Actuellement, on est au près avec entre 12 et 20 nœuds de vent. La mer s’est plutôt bien aplatie depuis qu’on s’est rapproché de l’entrée de la Loire. Je n’ai pas trop mal dormi en début de nuit, quand le vent était plus stable. Il ne va pas falloir arriver trop cuit, notamment pour la partie anglaise de ce parcours et dans la redescente dans le Four. Il faut s’arracher, mais être vigilant pour rester lucide. Nous serons à l’Occidentale de Sein dans à peu moins de 24 heures. »
Pour Basile Bourgnon, le leader, le jeu va commencer à s’ouvrir après le premier virement qui ne devrait pas tarder à arriver.
« La nuit est fraîche, je vais plutôt vite, c’est une bonne nouvelle. On attend une rotation qui va nous permettre d’aller chercher un peu plus de vent au large. Ça va être très instable, il faudra être vigilant, notamment lors des siestes, avec quelques alarmes pour ne pas louper les oscillations du vent. Ce virement devrait arriver très prochainement. J’ai pu enchainer 5-6 siestes de 20 min. C’est bien d’être placé correctement, mais il va falloir avoir la caisse pour la navigation en Manche. L’idée est de ne pas arriver trop cramé là-haut. Le près est la meilleure allure pour dormir. La flotte est assez serrée sur cette ligne droite depuis la sortie de la Gironde. Les écarts ne sont pas encore énormes. Il fait froid et humide, nous devrions avoir ça jusqu’au bout. »
Derrière ce trio, la fronde est lancée, Alexis Loison (GROUPE REEL), Élodie Bonnafous QUEGUINER - La Vie en Rose), Martin Le Pape (DEMAIN) et Gasotn Morvan (Région Bretagne - CMB Performance) sont en embuscade à moins de 2 milles.
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