Au petit matin de ce troisième jour de course, la flotte de La Solitaire du Figaro Paprec a éclaté en trois groupes. Un placement stratégique qui devrait, dans la journée, porter ses fruits, mais pour qui ? À l’est, un petit groupe emmené par Alexis Loison (GROUPE REEL), toujours leader. Au centre, Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), Martin Le Pape (Demain) et Basile Bourgnon (Edenred) mènent la fronde et à l’ouest, Alexis Thomas (Wings of the Ocean) qui pourrait toucher le portant en premier. Quasiment 70 milles séparent ce matin les concurrents de l’ouest et de l’est. Le passage du front et la bascule sont attendus par toutes et tous pour enfin hisser les spis et tirer les premiers enseignements de ces différentes options.
C’est une nuit relativement sage que les 35 solitaires ont pu passer. Il a tout de même fallu prendre ses responsabilités chez les solitaires et opter pour un groupe.
À l’est, le plus proche de la route directe, Alexis Loison (GROUPE REEL) tente sa chance et fait selon sa stratégie, sans se soucier de ses concurrents.
« J’ai alterné quelques petites siestes car j’en avais vraiment besoin. Le vent bouge beaucoup, ce qui m’a obligé à opérer quelques changements de voiles entre le génois et le gennaker. J’ai essayé de comprendre ce qui se passe sur l’eau. Je viens de perdre les différents signaux AIS que j’avais, mais je sais que j’ai quelques concurrents pas loin. Je suis là pour jouer, mais je serais plus inquiet dans l’ouest avec cette histoire de dorsale qui pousse. Maintenant nous savons que la météo n’est pas très fiable. Je fais selon mon idée comme je me suis promis de faire sur cette Solitaire et surtout ne pas regarder les autres », confiait Alexis Loison ce matin et pour qui la suite va être une question de placement de la flotte.
« Il y a un placement en latéral qui va s’opérer et après c’est à celui qui va trouver le meilleur angle pour descendre ».
Neuvième à quatre milles du leader, toujours dans le groupe de l’est, Jacques Delcroix (Actual) attend patiemment la bascule après le passage du front afin de pouvoir hisser le spi, mais selon lui, les dés seront jetés.
« J’ai Hugo Dhalenne (YCSL – PRIMATICE – SLB Pharma), Jules Delpech (ORCOM) et Edouard Golbery (Verder – Seastemik) à l’AIS. Heureusement que l’AIS d’Alexis émet comme un phare. Je pense qu’il doit y avoir du monde dans l’ouest. Le front va nous passer dessus et on va découvrir ce qu’on a récolté. Le positionnement sera alors fait et après ça va être du portant dans l’anticyclone. On devrait sortir le spi dans la journée, enfin. La route est encore longue sur cette étape mais après, il y en a encore deux. La nuit a été douce, ça fait du bien car depuis le début ça a été assez tonique. Il fallait quand même être dessus pour faire avancer le bateau. J’ai tenté de faire quelques siestes mais j’avais pas mal de dauphins autour du bateau qui faisaient un bruit d’enfer. Impossible de fermer l’œil. Je suis content de faire du sud, ça commence à sentir la sangria et le jambon »,
Positionné non loin, Edouard Golbery (Verder – Seastemik) tire le même constat de ce positionnement : « ça fait un peu peur. Nous sommes décalés à l’est, ça peut payer à la fin, L’idée était de rester à droite de la flotte. Si le front ne se déplace pas comme prévu ça peut nous couter beaucoup. En revanche, ça fait plaisir de naviguer à côté de Jules (Delpech), il navigue très bien, j’espère que nous ne nous sommes pas assis au fond du bus. J’imagine une bascule en fin de matinée et je croise les doigts pour que nous ayons de la pression sur la fin ».
Au centre, dans le groupe le plus dense, on retrouve Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), Martin Le Pape (DEMAIN) et Basile Bourgnon (Edenred) qui devraient toucher la bascule, juste après le groupe de l’ouest. Un groupe emmené par Alexis Thomas (Wings of the Ocean), Romain Bouillard (Décrochons la Lune) et Philippe Hartz (Marine Nationale - GICAN). Rendez-vous dans quelques heures pour un nouvel aperçu de ces différentes stratégies.
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