
CLASSEMENT 2025
CLASSEMENT GÉNÉRAL
APRÈS L'ÉTAPE 1
CLASSEMENT PAR ÉTAPE



ÉTAPE 1 - DE LA MANCHE ET ENCORE DE LA MANCHE
La première étape de La Solitaire du Figaro Paprec 2025, entre la Baie de Seine et la Baie de Morlaix, a été un véritable marathon de 638 milles marqué par quatre traversées de la Manche successives, jalonnées par Skerries Bank, la cardinale de Daffodils au nord de Dieppe, puis Needles Fairway, avant une ultime descente vers Roscoff. Dans ce format inédit, exigeant et rythmé, c’est le Normand Alexis Loison (Groupe REEL) qui s’est imposé après 3 jours et 18 heures de mer, signant sa deuxième victoire d’étape en 19 participations. Il devance Hugo Dhallenne (Skipper Macif 2025) et Charlotte Yven (Skipper Macif 2023), qui complètent un podium 100 % français. Derrière, Tom Dolan (Kingspan), sixième, décroche le Vivi Trophy du meilleur skipper étranger, tandis que le bizuth Yvon Larnicol (Auray – Quiberon by Orlabay), septième, s’adjuge le Trophée Bénéteau des bizuths. Une étape intense et sans répit, qui confirme la Solitaire comme l’une des courses les plus relevées au large.
ÉTAPE 2 - ASTURIES, GALICE ET LE GOLFE DE GASCOGNE
Premier à se présenter sur la ligne d’arrivée à Royan, Tom Dolan s’est adjugé la victoire sur la deuxième étape de La Solitaire du Figaro Paprec et le Vivi Trophy par la même occasion. Une deuxième étape raccourcie de 515 milles entre Gijón (Espagne) et Royan sur laquelle le skipper irlandais a fait preuve d’une très grande maîtrise. Arrivés respectivement 2e et 3e à 41 minutes et 59 secondes et 50 minutes et 26 secondes du vainqueur, Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) et Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) n’ont rien pu faire pour rattraper leur retard sur Tom Dolan.
Selon l’ensemble des concurrents, cette étape s’est jouée dès les premières heures de course. Il fallait en effet bien se placer pour le passage du front qui a distribué les cartes dès la première nuit. Difficile ensuite pour les marins d’espérer recoller aux leaders. Malgré de vaines tentatives, bon nombre d’entre eux, situés dans le gros de la flotte, n’ont rien pu faire. Aucune option, seule la relance et l’optimisation de la trajectoire permettaient de grapiller quelques milles, mais, malheureusement, les premiers ont été mieux servis, comme souvent. Au fil des heures et des milles, l’élastique s’est tendu, inexorablement et au grand drame de certains qui voyaient leur chance de victoire s’envoler. C’est sur une mer cabossée, dans un golfe de Gascogne difficile et peu propice à la vitesse que les concurrents ont navigué de très longues heures, empêchant parfois un sommeil réparateur et une alimentation salvatrice. Il fallait être dessus, sans cesse, pour éviter la relégation. Plusieurs groupes se sont formés, un à l’avant, Tom Dolan en tête, le deuxième, assez dense avec les leaders au classement général provisoire de la première étape et enfin le dernier, qui sont restés collés dans la pétole devant Gijon, incapable de saisir le front à temps. Mais les solitaires ont cette faculté à encaisser, à naviguer vite vers leur objectif et les conditions météorologiques en cette dernière journée sur l’eau ont été propices à quelques accélérations sous spi et sous gennaker. Les derniers milles dans l’estuaire de la Gironde, sur un plan d’eau débarrassé de cette longue et pénible houle de l’Atlantique, se sont déroulés sous spi pour de bons moments de glisse. Entre joie, désespoir, lassitude et colère, les marins vont enfin pouvoir récupérer d’une étape qui aura très probablement laissé des traces dans les esprits et aussi dans les corps.


ÉTAPE 2 - MER D'IRLANDE
Tout au long de son parcours de 570 milles qui consiste d’abord en un copieux côtier en mers d’Irlande et Celtique, cette deuxième étape donne lieu à d’impressionnants retournements de situation. De quoi faire le bonheur des accros de la carto qui, à plusieurs reprises, vont voir la flotte faire de grands écarts. Dans les classements qui se suivent et ne se ressemblent pas, les concurrents connaissent successivement gloire et désespoir. Et vice versa.
D’abord, à la marque de South Arklow dans les eaux bouillonnantes du canal St Georges. Honneur au bizuth Hugo Dhallenne, le chef de file d’un petit groupe qui a misé sur le courant plutôt que le vent pour longer les côtes de la douce Irlande en panne d’air. Bien lui en pris, puisqu’il passe en tête ce Sprint Intermédiaire ; et ouvre la marche dans l’ascension de la mer d’Irlande.
Le trio Dhallenne-Loison-Hubert enroule en premier, dans la milieu de la nuit suivante la marque de Chicken Rock. Par 54°Nord, dans le sud-ouest de l’île de Man, le passage de ce phare offre, au petit matin, des images sublimes, dont la beauté révèle aussi les terribles écarts qui se sont creusés depuis le départ. Basile Bourgnon, qui l’enroule à l’aube, affiche déjà plus de 3 heures de retard sur les premiers qui l’ont saluée dans la nuit noire.
Mais c’est sans compter avec le resserrement général qui se profile à l’horizon des côtes anglaises dans des vents qui vont mollir devant. De quoi donner du cœur à l’ouvrage aux solitaires de l’arrière, qui ne lâchent rien. Aux portes de la mer Celtique, un nouveau grand basculement va s’opérer au passage du long DST au large du Pays de Galles, donnant lieu à une séparation de la flotte entre les premiers - Alexis Loison en tête -, qui butent contre le courant. Ils vont faire la grand tour par l’extérieur, tandis que ceux de l’arrière, emmenés par Gaston Morvan, vont le longer par l’intérieur au plus proche des côtes britanniques. À la pointe Saint-David, rebelote : les retardataires de la veille sont les nouveaux leaders du jour. Et c'est sans compter avec les orages sévissant dans la nuit au passage de Land’s End qui vont de nouveau semer la zizanie dans les premières lignes du classement. De nouveau, ça paye pour ceux privilégient la côte.
100 milles plus loin, après la descente de la Manche, c’est aux portes de la Baie de Morlaix que le dénouement de cette cruelle étape se joue. Basile Bourgnon et Corentin Horeau progressent en tête au pas de deux, collés-serrés sous spi dans des petits airs de plus en plus évanescents. Et c’est en mode match racing au ralenti, attisant le suspense jusqu’au bout, qu’ils clôturent cette étape folle. Le benjamin l’emporte pour trois petites minutes sur les coups de 18h.
Derrière ces duettistes, Loïs Berrehar parvient à se faufiler sur la ligne, avant qu’Éole ne coupe définitivement les ventilateurs, laissant leurs poursuivants totalement impuissants en approche de l’arrivée. Une nuit plus tard, la flotte se réveille abasourdie. De solides favoris, à l’image d’Alexis Loison et de Guillaume Pirouelle, encaissent des écarts équivalents à deux-trois marées. Du jamais vu, ou presque, au terme de cette étape historique.
ÉTAPE 3 - DEUX TRAVERSÉES DE MANCHE EN EXPRESS
Après 705 milles d’une étape de folie, Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) s’adjuge cette dernière, entre Royan et La Turballe, en 3 jours 14 heures 7 minutes et 24 secondes. Une course maîtrisée depuis le passage de South Portland Bill, en Angleterre, mais malheureusement le déficit de temps du skipper de Macif 2022 était trop important au départ de Gijón pour espérer contester la première place du marin irlandais. Avec un temps de course de 3 jours 15 heures 18 minutes et 10 secondes, Tom Dolan s’offre, en Loire Atlantique, la plus belle des récompenses, la victoire de La Solitaire du Figaro 2024. Gaston Morvan sur Région Bretagne - CMB Performance n’aura pas réussi à combler les 57 minutes d’écart de la deuxième étape. Tom Dolan devient le premier Irlandais et le troisième étranger à remporter cette course mythique.
