top of page

La Solitaire du Figaro Paprec, une trajectoire d’excellence


Dans la vie d’un marin professionnel, il y a des sommets à atteindre et remporter La Solitaire du Figaro Paprec est certainement l’un des plus beaux mais aussi l’un des plus difficiles. Mais avant d’arriver à toucher ce graal, les milles s’enchainent, les joies sont rares et les déconvenues nombreuses. Depuis la création de La Solitaire en 1970 - sous le nom de la course de l’Aurore, dont l’organisation est confiée à OC Sport Pen Duick depuis 2012 - les marins ayant usé leur ciré dans le cockpit des « Figaro » Beneteau ont pu tirer un large bénéfice de cette expérience unique. La dernière grande aventure autour du monde en Solitaire, le Vendée Globe, a sacré un grand nom issu de cette filière, Charlie Dalin. Son dauphin, Yoann Richomme a également été l’un des grands acteurs de la Solitaire tout comme Justine Mettraux, première femme de cette édition. 




© Alexis Courcoux
© Alexis Courcoux

« Selon moi, la filière Figaro est un passage obligatoire dans la carrière d’un marin »


C’est par ces mots que Charlie Dalin, skipper de l’IMOCA MACIF Santé Prévoyance, parle de La Solitaire du Figaro. Vainqueur du Vendée Globe 2024-2025, le marin normand a participé à huit Solitaire sans jamais en remporter une, mais reste marqué par l’intensité de cette course et surtout par l’expérience acquise au fil des éditions. « Si on a envie de performer sur le Vendée Globe et dans la classe IMOCA, cette filière Figaro est le meilleur moyen d’y parvenir. Tu navigues sur des bateaux monotypes, tu ne peux compter que sur toi-même. Il faut être dessus constamment et c’est ce qui rend l’exercice assez difficile. Elle apprend à connaitre ses limites, à les repousser bien au-delà de ce qui est humainement possible. Le format de cette course est très dense et impose une condition physique irréprochable », commentait Charlie Dalin. 


© Alexis Courcoux / Macif
© Alexis Courcoux / Macif

Sur le podium à cinq reprises sur huit participations, Charlie rêve de pouvoir revenir naviguer en Figaro pour boucler la boucle. « Je n’ai pas cette victoire sur La Solitaire. J’aimerais beaucoup pouvoir revenir. Ce qui est frustrant, c’est que je sais exactement où j’ai perdu mes courses. La Solitaire nous apprend la persévérance et la frustration. Il y a un point qui est également très important sur La Solitaire c’est que nous commençons à appréhender différents aspects d’un projet, comme la gestion d’une saison au niveau du budget, d’une équipe, du côté sportif, de la communication et des médias », complétait Charlie Dalin. 


Première femme du Vendée Globe et également issue de la filière Figaro, Justine Mettraux, skipper de TEAMWORK – Team SNEF, revient sur ses quatre années dans cette classe et leur accorde également un caractère formateur et indispensable pour entamer une carrière de marin. « Le circuit Figaro et La Solitaire du Figaro ont été une étape importante pour moi dans ma vie de marin. Je voulais aller chercher la discipline de cette classe, le haut niveau imposé par cette monotypie et un endroit où performer dans tous les aspects de la navigation. En tout cas, je suis très heureuse d'être passée par là. Il faut affiner ses compétences dans tous les domaines. Une discipline qui permet de s’améliorer à la barre, en réglages, mais aussi de devenir un très bon navigateur, car je pense qu’il n’y a pas d’autre circuit en solo qui nous force à aller chercher les cailloux comme nous le faisons sur La Solitaire du Figaro Paprec. C’est également la classe de la finesse et de la précision. Il n’y a aucune obligation de participer à La Solitaire mais selon moi cette course est un réel plus afin d’acquérir l’expérience et l’exigence nécessaire au très haut niveau », commentait Justine Mettraux. 


© Alexis Courcoux
© Alexis Courcoux

Corentin Horeau, vainqueur de La Solitaire du Figaro Paprec en 2023, abonde : « Tous les curseurs sont poussés à l’extrême. C’est ça qui fait la difficulté de cette course. La classe est toujours très attractive et les légendes ont bien fait le travail. Que ce soit Armel Le Cleac’h, Yann Eliès, Michel Desjoyeaux et bien d’autres, tous ont participé à faire grandir la légende de cette course », confiait Corentin qui vient de prendre le départ de la Transat Paprec en double aux côtés de Lola Billy. 



© Alexis Courcoux
© Alexis Courcoux


Le “professeur” Michel Desjoyeaux affirmait en 2024 : « La rigueur sur La Solitaire du Figaro Paprec sert toute sa vie »


Un adage qui permet à de nombreux marins de persévérer dans cette filière et à de nombreux bizuths de débuter une carrière de marin professionnel. Quoi qu’il en soit, depuis 55 ans, La Solitaire du Figaro Paprec permet à des femmes et des hommes de se lancer dans le grand bain de la course au large sur un format des plus exigeants, qui nécessite abnégation, courage, détermination et persévérance. Une école de la vie qui repousse mille après mille ses limites. L’édition 2025 perpétuera une fois de plus cette tradition et couronnera un marin qui aura réussi à faire preuve de la plus grande régularité, mais également d’audace et de témérité. Qui sera le successeur de l’Irlandais Tom Dolan, vainqueur en 2024 ? Réponse fin septembre.

bottom of page