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La Solitaire du Figaro Paprec, un réel attrait pour les skippers non français

L’excellence de la filière solitaire française attire de plus en plus de skippers non français qui souhaitent venir apprendre et se former à cette discipline qui, pour le moment, reste très hexagonale. Cependant, la victoire de l’Irlandais Tom Dolan en 2024, prouve qu’à force de travail, d’entraînements et de persévérance, la tâche n’est pas si inatteignable. Sur cette édition 2025, cinq marins non français sont présents, Tom Dolan, la Suissesse Anaëlle Pattush, les Britanniques Ellie Driver et Oliver Hill et enfin l’Américaine Erica Lush. Ces trois derniers nous expliquent pourquoi la France et pourquoi cette filière de La Solitaire du Figaro Paprec.


© Thomas Campion
© Thomas Campion

« Nous arrivons dans un nouveau pays pour vivre notre passion de la course au large et surtout apprendre un maximum. Le niveau en France est incroyable et nous nous rendons compte du travail qui nous reste à faire pour arriver à pouvoir batailler avec les meilleurs et ça sans parler de la moindre victoire », confiaient unanimement ces trois skippers. « En revanche, l’adaptation n’est pas évidente, il nous faut impérativement apprendre le français afin d’être le plus réactif possible et bien comprendre les choses ».


Mais pour Ellie Driver, cette filière lui permettrait d’aboutir à son objectif, le Vendée Globe. « Après l’université, je voulais franchir un pas, celui de participer au Vendée Globe. Au regard de cette course, je me suis rendue compte que beaucoup des skippers qui font le Vendée Globe et qui le gagnent sont passés par La Solitaire du Figaro Paprec. C’est pour cela que je suis venue ici en France. C’est pour apprendre avec les meilleurs et un jour monter mon projet pour participer au Vendée Globe. En m’entrainant 3 à 4 jours par semaine avec d’autres marins de Lorient Grand Large, la formation est beaucoup plus rapide que de le faire seule dans son coin. Mon niveau s’est vraiment beaucoup amélioré. Je pense qu’il faut entre trois et cinq ans pour commencer à avoir un bon niveau. C’est pour cela que j’ai choisi de venir à Lorient Grand Large », explique la navigatrice du Figaro Beneteau 3 Women’s Engineering Society.

©Thomas Campion
©Thomas Campion

« Si je peux obtenir 50% du niveau des marins qu’il y a ici à Lorient, je serai vraiment très heureux. Cet endroit est le meilleur pour apprendre et faire ses classes. C’est pour cela que j’ai décidé de m’installer à Lorient. Comme le dit Ellie, la courbe de progression est exceptionnelle. Quand nous revenons en Angleterre nous commençons à nous rendre compte d’où nous venions », commente Oliver Hill (Connected by Water).


©Vincent Olivaud
©Vincent Olivaud

« J’ai, pendant 10 ans, développé un autre aspect de la navigation car je faisais beaucoup d’offshore en course en équipage et en double. C’était difficile pour moi de développer des aspects techniques, non pas sur la préparation du bateau, mais plus sur la stratégie et la tactique. Je ne pense pas qu’il existe dans le monde un endroit pareil pour se perfectionner aussi bien. C’est une opportunité unique et très intéressante pour progresser dans un univers aussi au coût maîtrisé. Le sponsoring est également un aspect très intéressant que nous n’avons pas aussi développé aux USA et que j’aimerai bien transposer » confie Erica Lush sur Hope.

 

Après les deux premières étapes de La Solitaire du Figaro Paprec, les 3 marins disposent déjà de premiers éléments sur cet engagement et se livrent sans détour. « Le niveau est tellement élevé, c’est tellement difficile. Le sentiment quand il n’y a personne autour est assez étrange mais nous sommes là pour apprendre », confie Oliver.


De son côté, Ellie avoue avoir été surprise par la dureté des étapes. « Après la première étape j’étais vraiment épuisée et je me disais : il en reste encore deux, mon Dieu. Je pense que maintenant, c’est plus une fatigue mentale que physique. C’est la course la plus mentalement difficile que j’ai faite. L’ensemble des aspects de la course sont à prendre en compte, la météo, la compétition avec les autres, son état physique aussi. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Il faut être dessus sans arrêt. Personne ne peut comprendre Ô combien cette course en solitaire est difficile », avoue Ellie.


« L’élasticité du mental est difficile à gérer. Passer d’un état à l’autre, passer de conditions de calme à la tempête, je trouve ça difficile. Il faut sans arrêt pouvoir s’adapter aux éléments », complète Erica.

À quelques milles de l’arrivée à Saint-Vaast-la-Hougue, Erica, Ellie et Oliver sont toujours en course et en sortent avec le sentiment d’avoir progressé d’une incroyable façon. Le débriefing d’après course sera aussi un moment important pour analyser et entreprendre les améliorations pour l’avenir. L’aventure française ne fait que débuter pour eux.

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