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J - 1 avant le départ d’une étape raccourcie mais toute aussi périlleuse


Demain, dimanche 1er septembre, les 36 marins toujours en lice sur la 55e édition de La Solitaire du Figaro Paprec vont s’élancer pour un sprint de 515 milles dans le golfe de Gascogne. En raison des conditions météorologiques assez légères au moment du départ, la Direction de Course a décidé de changer le parcours initialement prévu. Rendez-vous dimanche à 14h, devant Gijón (Espagne), pour le départ de cette deuxième étape en direction de Royan en Charente Maritime. Une étape assez facile sur le papier, mais loin de l’être dans les faits. 


Après une escale réparatrice et salvatrice de trois jours à Gijón, les 36 skippers vont, de nouveau, devoir enfiler leur ciré pour cette nouvelle étape, la deuxième de cette édition 2024 de La Solitaire du Figaro Paprec. Un parcours légèrement chamboulé en raison d’une zone de calme qui empêche les marins d’évoluer rapidement vers le point de passage obligatoire au large du Cap Finisterre. En début d’après-midi, samedi 31 août, le comité de course et Yann Chateau, Directeur de Course, ont décidé de changer le parcours de cette deuxième étape. Les concurrents feront toujours cap à l’ouest, le long de la côte escarpée des Asturies et de la Galice, pour virer les 3 petites îles de Sisarga, situées à une vingtaine de milles dans l’ouest de La Corogne. Une navigation raccourcie de 90 milles.




Des calmes à éviter

Ce parcours sera composé d’une longue période de navigation au pied des hautes falaises de cette magnifique côte espagnole. Dès les premiers milles de course, les concurrents devront effectuer un parcours côtier avant de faire cap à l’ouest. Il faudra composer avec des vents très instables en force et en direction. Les effets de côte devraient être importants et il est fort à parier que la moindre risée sera exploitée au maximum par les concurrents.  

« Nous avons une situation météo qui est assez claire sur le début de la deuxième étape, à l’inverse, elle est incertaine sur la fin. Nous aurons un départ dans un flux faible de 5 à 8 nœuds de nord-ouest et une première nuit probablement très très calme en avant d'un front froid. Celui-ci devrait atteindre la flotte en début de matinée ou en fin de nuit, lundi matin. Il va permettre de reprendre de la vitesse et d'aller jusqu'à l'île de Sisarga qui est la nouvelle marque de parcours pour cette étape 2, ainsi que le sprint intermédiaire. Après ce contournement, direction Royan, en direct, avec une première partie qui devrait se dérouler dans un flux de nord, nord-est. La deuxième partie est vraiment incertaine, les prévisions diffèrent selon les modèles, qu’ils soient européens ou américains. Selon les prévisions, le temps de course se situe entre 3 jours, 12 heures et 4 jours, 12 heures. L’idée est que les marins puissent arriver jeudi à Royan afin de pouvoir disposer de 3 nuits de repos. Cette deuxième étape s'annonce quand même assez fatigante et nerveusement difficile », analysait Yann Chateau, Directeur de Course. 

Entre le parcours côtier, le long de la côte espagnole et une nouvelle traversée du golfe de Gascogne dans le sens ouest, est, les marins auront à cœur de performer de nouveau et enfin pouvoir tirer leur épingle du jeu. L’analyse en amont des données météo sera cruciale pour les marins. Il leur faudra être alerte et inspiré pour se sortir de ce piège de Gascogne. 


Ils ont dit :


Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) : « Ça ne va pas être une étape très simple. En général, on fait le golfe de Gascogne en partant de Bretagne pour aller vers les Antilles. On n’a pas l’habitude de le faire d’est en ouest, c’est un peu une première pour moi, ça va être sympa ! La situation générale ne va pas être simple le long des côtes espagnoles. On l’a vu à l’arrivée de la première étape, qui a bien rebattu les cartes. On va faire un détour par la Isla Sisarga Grande, à l’ouest de la Corogne. Il y aura des pièges à éviter le long des côtes à l’aller et au retour. Ça va être assez technique. Il n’y aura pas beaucoup de pression non plus dans le golfe de Gascogne. L’arrivée est assez incertaine, avec des cellules orageuses potentielles sur le bassin bordelais et proche de la côte de Royan. Il va falloir être vigilant, inspiré et en forme aux bons points clefs. »


Martin Le Pape (DEMAIN) : « Les premiers routages nous donnent une arrivée mercredi soir ou jeudi, ça reste dans l’objectif.  Je comprends tout à fait cette réduction de parcours. Les conditions sont plutôt calmes, ça dépend des fichiers, mais de toute façon, on va continuer de s’adapter aux conditions comme nous savons le faire. Ces conditions ne sont pas très compliquées. Peu importe la météo, je m’adapte. Mes objectifs restent les mêmes, accrocher le podium. Je n’étais pas loin sur la première étape, mais je reste dans le coup, je vais vite à toutes les allures. Je vise un podium. »


Hugo Dhalenne (YCSL - Primatice - SLB Pharma): « On va un peu moins loin que ce qui était prévu au départ, c’est-à-dire au Cap Finisterre. Ça va être une étape assez calme, je pense. Pour le moment, nous sommes sur la fin de la préparation du bateau, tout ranger, tout vérifier afin d’être à 100% au moment du départ. Mon objectif est de naviguer proprement, de ne pas suivre le groupe et de prendre du plaisir. » 


Paul Morvan (Foricher Les Moulins - BAGATELLE ) : « Yann Chateau connaît bien ce coin et la Corogne. Apparemment, c’est une zone très piégeuse, il y a trop d'incertitudes. Il y a aussi des impératifs pour l’arrivée, je comprends. C’est un choix qui est réfléchi et qui est bon. Le parcours est relativement proche de l’original, mais on sera plus dans les temps avec une bonne visibilité sur l’arrivée. Le bateau est réparé, je vais partir dans de bonnes conditions. J’espère rendre une copie un peu plus propre que sur la première étape. Je n’étais pas très satisfait de mon début de course. J’étais dans le train de derrière, j’espère accrocher le bon wagon et jouer dans le bon paquet. Les 5 premiers sont inatteignables, c’est difficile à avoir, mais entre le 6e et le 20e, c’est très serré. Mon objectif est d’être dans les 15 premiers. »


Alexis Thomas (Wings of the Ocean) : « Je suis en train de faire la météo, je n’ai pas encore toutes les informations. J’en saurai plus après le briefing avec les skippers. Ça s’annonce plutôt compliqué au début et à la fin. Au début nous n’aurons pas de vent, ensuite nous allons toucher un front dépressionnaire qui va nous apporter plus de stabilité dans le système. Le vent perpendiculaire à la côte que nous aurons va créer des perturbations le long de la côte. Il faudra faire attention à ça. Il y a aussi de fortes chaleurs en France qui génèrent une grosse dépression thermique qui va gagner dans l’ouest. Ça serait bien que ça ne se décale pas trop sur le golfe de Gascogne, car cela pourrait nous apporter encore plus d'instabilité. Ça va être une étape compliquée avec de gros écarts à l’arrivée. Plus c’est compliqué, plus ça me va. J’espère que le Karma va aller dans mon sens ce coup-ci et que je vais pouvoir me refaire ».



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