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💬 ÉTAPE 3 : LES MOTS DES MARINS À L’ARRIVÉE

LoĂŻs Berrehar (SKIPPER MACIF 2022) / 1er : « C’est une des rares Ă©tapes de Figaro que je fais oĂč on ne se s’arrĂȘte pas et oĂč on peut faire marcher la vitesse et la stratĂ©gie tout du long. Je suis trop content de la gagner. Et Basile a Ă©tĂ© Ă©norme aussi. Je suis trop content de partager ça avec lui. Il aurait mĂ©ritĂ© de la gagner. C’était super serrĂ©. On en rigolait hier Ă  la VHF. On s’est arrachĂ©s jusqu’au bout, franchement, ça fait plaisir ! C’est un accomplissement, beaucoup de temps, d’acharnement pour des moments qui sont rares. J’avais Ă  cƓur d’en gagner une cette annĂ©e, j’en ai gagnĂ© deux. Je ne sais pas ce que ça va donner pour le gĂ©nĂ©ral mais j’ai fait le job. C’était sympa, on a vu les gars qui maĂźtrisaient bien et c’était des gars de Port-la-ForĂȘt donc c’est cool. Je me suis arrachĂ© sur les trois Ă©tapes, je n’aurai pas de regrets”


Basile Bourgnon (EDENRED) 2e : « Je suis content parce que sur cette 3e annĂ©e de Figaro, c’est la deuxiĂšme Ă©tape oĂč j’arrive Ă  ĂȘtre vraiment Ă  l’aise du dĂ©but Ă  la fin. Il faudrait presque une 4e annĂ©e. C’était une Ă©tape de gros temps, de bourrins, une Ă©tape comme j’aime finalement. Et on a bien fait parler la vitesse. Je crois qu’avec les collĂšgues de Port-la-ForĂȘt, on a mis en Ɠuvre tout ce qu’on apprit l’hiver dernier et ça s’est vu. Je crois que je n’ai pas dormi pendant une trentaine d’heures, ce qui m’a valu de faire une bĂȘtise Ă  Skerries Bank. Je me suis endormi juste avant la bouĂ©e en oubliant le rĂ©veil et je me suis rĂ©veillĂ© sur le banc de sable. Heureusement que c’était marĂ©e plutĂŽt haute parce que deux milles plus loin, il y avait la cĂŽte. C’est bien de ne pas dormir, ça fait aller vite mais il ne faut pas faire de connerie derriĂšre. Je me suis repris. Je suis content d’avoir repris Gaston avant le Four et de les dĂ©crocher aprĂšs. On verra pour le gĂ©nĂ©ral, mais je suis content d’avoir accompli une belle deuxiĂšme Ă©tape en 2e place. On a fait la course ensemble avec LoĂŻs, on ne s’est pas vraiment lĂąchĂ©s. Un coup lui, un coup moi. Il a Ă©tĂ© meilleur sur ce coup-lĂ  et j’espĂšre qu’on se retrouvera dans le futur et que je le battrai. C’est une belle derniĂšre Solitaire, avec une 2e Ă©tape qui corrige un peu tout le reste malheureusement. Je suis trĂšs satisfait de la 1Ăšre et de la 3e. C’est vraiment ce que j’attendais aprĂšs trois ans de Figaro et je suis content de partir sur cette note-lĂ . Elle a Ă©tĂ© dure mais je suis vraiment sorti de ma zone de confort. Je voulais rattraper LoĂŻs Ă  tout prix donc je n’ai pas dormi les derniĂšres 24 heures. Je n’ai pas beaucoup mangĂ© non plus. Si ce n’est pas cette fois-lĂ , ça sera la prochaine. C’est ce qu’on se dit avec LoĂŻs, une annĂ©e creuse et on verra. Ça va me manquer. C’est une Classe que j’aime beaucoup avec des gens que j’aime beaucoup. Ce sont des bateaux hyper durs qui te forcent Ă  te sortir de toi-mĂȘme, mais si tu veux gagner, il faut le faire. »


Gaston Morvan (Région Bretagne - CMB Performance) 3e : 

“Quelle Ă©tape. Franchement, naviguer lĂ -dedans, je n'avais jamais fait. C'Ă©tait propre quand on Ă©tait Ă  trois bateaux, bord Ă  bord dans toute la boucle dans la tempĂȘte. Ça se passait hyper bien. J'Ă©tais content jusqu'au moment oĂč j'aligne un peu la grande voile. Je sens que ça commence Ă  ĂȘtre un peu la luciditĂ© qui prend un petit coup et lĂ , ça se complique un peu. Et aprĂšs, la bagarre Ă  trois. Et la nuit derniĂšre, j'allais pas trĂšs vite. Et LoĂŻs part un peu devant et j'avais pas les armes pour lutter. J'ai tout essayĂ© pour faire avancer plus vite le bateau, mais il Ă©tait impĂ©rial sur le bord. AprĂšs, on sait que c'est ses bords oĂč il va quand mĂȘme plutĂŽt vite. J'ai tout donnĂ© pour aller Ă  sa vitesse et j'ai jamais rĂ©ussi Ă  l'Ă©galiser. AprĂšs, j'ai fait un choix de voile diffĂ©rent, de mettre le spi un peu plus tĂŽt et tout. Je me suis un peu pris les pieds dans le tapis, je pense, sur cette partie-lĂ . Et aprĂšs, dans le four, ça break. Je suis bord Ă  bord avec Basile et ça break et je n'arrive pas Ă  partir avec eux.

Je me retrouve un peu entre les deux paquets. J'y croyais pendant longtemps, j'y croyais encore, revenir avec eux, mais au final, je n'avais mĂȘme plus l'AIS Ă  la fin, donc je me suis dit que ça allait ĂȘtre compliquĂ©.

Mais bon, un podium sur la solitaire, c'est incroyable. C'est ce que je pouvais rĂȘver de mieux en faisant cette filiĂšre-lĂ . Avec ce bateau-lĂ , j'avais l'ambition du podium et rĂ©ussir Ă  monter dessus. C'est un super exploit, je suis content de moi. Surtout pas dans n'importe quelles conditions, avec une course qui a Ă©tĂ© dure. Ça joue Ă  peu de choses. Ça aurait pu ĂȘtre LoĂŻs, ça aurait pu ĂȘtre moi sur la premiĂšre marche. On pourra revenir.”

Hugo DHALLENNE (YCSL - Primatice - SLB Pharma) 4e : “La troisiĂšme Ă©tape, on se souviendra du grand bord pour aller en Angleterre, je pense, qui Ă©tait vraiment engagĂ©. Et aprĂšs, le passage du WayPoint, on a eu vraiment du vent et c'Ă©tait assez impressionnant. Je n'avais jamais eu ça en Figaro. C'Ă©tait assez cool. Il y a la petite option Ă  l'aller de Belle-Ăźle Ă  la Teignouse qui m'a bien fait revenir dans le match. Et aprĂšs, fallait s'accrocher Ă  la tĂȘte de la course et se battre pour rester au contact. J'espĂšre ĂȘtre lĂ  l'annĂ©e prochaine.”

Alexis Loison (Groupe Reel) 5e :

“C'Ă©tait dur, mais on a trouvĂ© du plaisir quand mĂȘme c’est toujours pareil. Une Ă©tape d'anthologie sur le rythme, sur la partie en manche qui Ă©tait complĂštement dingue. Je me suis battu avec tout ça. J'ai eu des petites galĂšres quand mĂȘme, ce qui fait que j'ai dĂ©crochĂ© la tĂȘte de course, malheureusement, mais je suis content. J'ai plutĂŽt naviguĂ© aux avant-postes, ce qui Ă©tait mon souhait de dĂ©part. Je ne pense pas que ça fasse gagner des places au gĂ©nĂ©ral, mais je termine sur une bonne Ă©tape, donc je suis content de la façon dont ça s'est passĂ©, il faudra revenir. 

C'Ă©tait canon. C'Ă©tait vraiment canon. Figaro variĂ©, on a vraiment tout eu. Je me suis rĂ©galĂ© une fois de plus, ce n'est pas comme ça que je vais prendre ma retraite. On verra quand est-ce que je reviendrai, maintenant, je commence Ă  ĂȘtre chaud, 20e, 10e, 5e, il manque une quatriĂšme Ă©tape sur ce Figaro, il faudrait remettre une quatriĂšme Ă©tape. Je me suis bien battu. Je suis content.”


Élodie Bonafous (Queguiner - La vie en rose) 6e :

Franchement, Ă©puisĂ©e comme je l’est rarement Ă©tĂ©. Ça a Ă©tĂ©... Chapeau Ă  Yann (directeur de course), ça a Ă©tĂ© culottĂ© de nous envoyer lĂ -dedans, franchement. Je lui ai dit avant de partir que j'adorais son idĂ©e. Pendant, j'Ă©tais un peu moins fan, mais franchement, c'est trop ouf d'avoir fait ça, j'espĂšre que tout le monde s'en est bien sorti et qu'il n'y a pas eu de gros problĂšme. Je trouve ça hyper cool d'avoir quand mĂȘme Ă©tĂ© le faire. C'Ă©tait hyper costaud, mais j'avoue que je suis assez fiĂšre. Dans le vent, ça s'est plutĂŽt bien passĂ©, j'ai fait une belle remontĂ©e sur le bord aller qui Ă©tait sous le petit-spi, le bord retour sur le genak. Vraiment, vraiment rapide, mais par contre, j'ai pris une dette de sommeil assez Ă©norme et je pensais que ça allait se passer de façon plus fluide en arrivant en Bretagne... donc je t'avoue que les heures devant Brest, sans vent, elles se payaient cher et c'Ă©tait vraiment dur. MĂȘme jusqu'Ă  l'arrivĂ©e, je pense que j'ai pu faire deux siestes de 15 minutes. J'Ă©tais presque tellement fatiguĂ©e que je me suis dit que si je m'endormais, je ne me rĂ©veillerai pas donc je m'occupais rien que pour ne pas m'endormir, je faisais des allers-retours sur le bateau.

Désormais, c'est terminé, c'est la derniÚre solitaire pour moi, en tout cas pour le moment. J'avoue un peu d'émotion en passant la ligne, en me disant que c'était la derniÚre, mais je suis un peu frustrée du résultat général, donc il y aura une revanche à prendre.


Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan) 7e :

“Quand ils sont partis dans le vent fort, par devant, je me suis dit : c'est pliĂ©, c'est pliĂ©. C’était chaud. Beaucoup de doute et surtout compliquĂ© de revenir. Il y a une demi-heure, j'ai compris que pour Gaston, ça le ferait. Je me suis dit : mince, LoĂŻs. J’ai regardĂ© le classement pour LoĂŻs, c’était 1h40. Heureusement que j'ai entendu : "Vas-y !" Ă  la VHF. Et lĂ , c'Ă©tait... Je ne sais pas, c’était un moment pour lequel j'ai rĂȘvĂ©, mais vraiment un rĂȘve. Je ne peux pas dire que c'Ă©tait un objectif. C'Ă©tait un rĂȘve depuis des annĂ©es. Tout ce que je voulais faire, c’était gagner. On est lĂ  pour gagner.

C'Ă©tait une belle vieille Ă©tape comme dans les livres. On a eu 6-7 heures avec 30-35 nƓuds sous petit spi. C'Ă©tait assez engagĂ©, c'Ă©tait sympa, on Ă©tait juste l'un Ă  cĂŽtĂ© de l'autre. Quasiment tout le monde a rĂ©ussi Ă  empanner sous 30 nƓuds, sans dĂ©mĂąter, sans cocotier. Je crois que pour certains, oui, peut-ĂȘtre que c’était dur. AprĂšs la deuxiĂšme traversĂ©e de la Manche, encore 25-30 nƓuds de vent, cette fois-ci sous gennaker. Et aprĂšs, sorti de nulle part, une grosse molle en Iroise, et lĂ , j'ai vraiment dit : « Oups, ils sont partis. » Je ne les voyais plus, je me suis dit : « LĂ , ça ne sent pas bon. Au moins, si je rattrape Gaston, ça va ĂȘtre podium. » Quand j'ai vu la droite arriver, j'ai vu les nuages arriver. Je me suis dit : « Ça sent peut-ĂȘtre bon. » J’ai empannĂ© tout de suite et je ne sais pas oĂč ils ont fini, mais ça a un peu rĂ©alignĂ© tout le monde.

Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des années de boulot, de sacrifices qui se terminent comme ça. C'est fou, c'est bizarre. Je ne sais pas comment expliquer.

On a une super Ă©quipe. Cette annĂ©e, je n'avais rien qui me stressait. Gilles, qui m'aide avec la prĂ©paration. L'Ă©quipe comme Jerry, qui gĂšre tout, l'autre Jerry, qui gĂšre ma tĂȘte. Mino pour le super routage. Je ne sais pas, tout Ă©tait nickel. Il n'y a eu aucune maille dans la chaĂźne qui Ă©tait faible. Un peu de rĂ©ussite aussi, il faut le dire. La petite transition dans la molle de la deuxiĂšme Ă©tape m'a permis de partir loin devant. À chaque fois que les autres gagnaient, ils disaient : « Il faut un peu de rĂ©ussite. » Je disais : « C’est facile Ă  dire ! ».”

Je vais me reposer un petit peu. Je pense que j'aimerais bien le refaire. Je ferais bien 20 ans de ça. Je ne sais pas si j'aurais le gaz pour une quatriÚme étape, là, tout de suite il faut que je me pose un peu.


C'est une compĂ©tition qui est addictive. LĂ , je viens de la gagner, j'ai envie de revenir. C'est incroyable cette pĂ©riode. Depuis des annĂ©es, j'entends des gens parler de Fastnet Race, Sydney, Aubert, mais lĂ , on fait ça trois ou quatre fois, tout seul, dans les mĂȘmes conditions, dans des bateaux beaucoup plus extrĂȘmes. Le niveau est hyper Ă©levĂ©, on est tous Ă  cĂŽtĂ© de l'autre pendant des jours et des jours.

C'est une compétition qui est addictive.

Je ne fais pas tout ça tout seul. Je fais la partie bateau tout seul, mais si je n’ai pas tout le monde autour de moi, ce n’est pas possible. Je suis fier de ces personnes. L'arrivĂ©e de la deuxiĂšme Ă©tape oĂč j'ai gagnĂ©, avec tous les bateaux autour, est mon premier souvenir. Ça ressemblait vraiment Ă  ce que je voyais Ă  la tĂ©lĂ© : de la houle, avec les bateaux autour, c'Ă©tait ça. Je ne me suis pas permis de le fĂȘter parce qu'il fallait tellement que je me concentre sur la troisiĂšme Ă©tape. J'ai un peu boudĂ© tout le monde, je n'Ă©tais pas trĂšs sociable. Je voulais tellement bien faire. Je pense que c'est la victoire de la deuxiĂšme Ă©tape. C'est spĂ©cial.”


Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) 8e : 

“Je suis trop contente. C'Ă©tait une Ă©tape trois en un et j'ai rĂ©ussi Ă  tenir le rythme face Ă  tout le monde. Trop contente d'avoir tenu, d'avoir fini au contact, d'avoir mĂȘme rĂ©ussi Ă  grapiller des petites places Ă  la fin. Trop contente de ma Solitaire. Je pense que ça doit faire un top 5 au gĂ©nĂ©ral.

Podium d’étape et un top 5, c'Ă©tait les beaux objectifs que je m'Ă©tais fixĂ©s. Du coup, je suis trop contente. Je suis trop fiĂšre.”


Martin Le Pape (Demain) 9e :

"Ouais, c'Ă©tait dur, c'est une grosse Ă©tape. Mais moi, j'ai du mal Ă  retenir que c'est une belle Ă©tape. Je retiens plutĂŽt que je n'ai pas rĂ©ussi Ă  accrocher le podium alors que j'Ă©tais quand mĂȘme parti pour ça et je voulais absolument l'avoir. Donc moi, je ne peux qu'ĂȘtre déçu. C'est sĂ»r que dans une carriĂšre de compĂ©titeur, un podium Ă  la solitaire, c'Ă©tait pas mal. Je m'Ă©tais projetĂ©, mais ce ne sera pas pour cette fois. Donc, je vais le digĂ©rer tranquillement.

Je pensais avoir vu autre chose, d'autres bateaux et revenir meilleur. Je suis revenu meilleur parce que je fais quand mĂȘme une place de mieux que ce que j'avais fait prĂ©cĂ©demment. Mais lĂ , j'ai senti que je pouvais le faire et finalement ça l'a pas fait. Il va peut-ĂȘtre falloir revenir pour le podium. C'est sĂ»r que j'ai fait une belle course quand mĂȘme, rĂ©guliĂšre. Il faut retenir le positif, mais prĂ©sentement, j'ai un peu de mal. 


Jules Delpech (ORCOM) 10e :

“Bien content d'ĂȘtre arrivĂ© de cette horrible Ă©tape. C'Ă©tait un enfer, mais on a survĂ©cu. C’était dur, ça fait quand mĂȘme 35 heures de prĂšs, quasiment. C'Ă©tait ventĂ© avec beaucoup de mer et bien trempĂ© quand on s'est pris des vagues dans la tronche pendant trois jours. Ça va cinq minutes, c'est bien quand ça glisse et que ça bombarde, que le bateau vole Ă  des pointes de 21 nƓuds et plus. Je n'avais jamais vu ça. Les moyennes Ă  19 nƓuds sans que ça redescende, c'Ă©tait quand mĂȘme impressionnant. Puis j'ai eu beaucoup de problĂšmes. Ça a commencĂ© avec une grosse algue qui m'a fait quitter la tĂȘte de course. J'Ă©tais juste derriĂšre le groupe de tĂȘte. J'ai pris une grosse algue, je n'arrivais pas Ă  m'en dĂ©faire. Je faisais des marches arriĂšre, je perdais 500 mĂštres et des places.

Elle a fini par partir un peu toute seule. Et puis aprĂšs, j’ai fait des tours avec mon gennaker qui s’était emmĂȘlĂ© avec la drisse de spi, je ne sais pas ce qui s'est passĂ©. J'ai failli monter dans le mĂąt, mais finalement j’ai rĂ©ussi Ă  dĂ©rouler. J'ai fait du prĂšs avec mon gennaker, qui battait le long du mĂąt pendant un petit moment. Et finalement, je l'ai renvoyĂ©, redĂ©roulĂ© et tout s'est dĂ©fait comme par magie. Et puis j'ai pu repartir avec mon petit spi aprĂšs. Ça s'est plutĂŽt bien goupillĂ©, mais ça a Ă©tĂ© une vraie galĂšre. AprĂšs, j'ai explosĂ© mon petit spi. Chose qui n'arrive Ă  personne. Ça n’est jamais arrivĂ©, je pense; personne n'a dĂ©jĂ  claquĂ© un petit spi. Ils sont tellement costauds, et lĂ , il a explosĂ© en vol. Il y avait 35 nƓuds bien tassĂ©s.

Ça m'a mis dans le dur parce qu'il restait encore environ 60 milles Ă  faire sous petit spi. Je me suis dit : "Ça y est, c'est fini. Je vais prendre des heures et des heures." J’ai rĂąlĂ© cinq minutes, puis aprĂšs, je me suis retroussĂ© les manches. J'ai sorti le gennaker et j'ai essayĂ© d'avancer au mieux sous gennaker en faisant des angles un peu plus hauts, mais en gardant la vitesse. Finalement, je n'ai pas trop perdu. Ensuite, j'ai bien naviguĂ©, surtout jusqu'Ă  la fin. J'ai rĂ©ussi Ă  faire de belles trajectoires, des courbes propres, et j'ai bien naviguĂ© comme je voulais.

Je suis super content du travail que j'ai fait, globalement, sur toute l'Ă©tape. C'Ă©tait quand mĂȘme un bon point d'entrĂ©e. J’ai l'impression d'avoir rendu une belle copie et c’est chouette de finir lĂ -dessus. Je ne sais pas oĂč ça va me mener au classement gĂ©nĂ©ral. On verra ça aprĂšs. Mais en tout cas, la troisiĂšme et derniĂšre Ă©tape de cette solitaire, c'est fini. Il faudra revenir, bien sĂ»r; tant qu'on n'aura pas gagnĂ©, il faudra revenir. Je suis trop content pour Tom Dolan.”


Victor Le Pape (RĂ©gion Bretagne - CMB Espoir) 11e : “

Cette troisiÚme étape était aussi engagée comme on l'avait dit, avec des conditions de vent et de mer solides tout du long. Des affalages chauds, des empannages chauds.

C'Ă©tait quand mĂȘme sympa d'avoir ces conditions-lĂ , de pouvoir dire qu'on l'a fait. TrĂšs peu de sommeil accumulĂ© quand mĂȘme. C'Ă©tait trĂšs dur quand on a tournĂ© Portland Bill, c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, mais je suis content de mon Ă©tape quand mĂȘme. J’ai fait des beaux coups au dĂ©but, et des moins bons Ă  la fin. Au final, je termine 11ᔉ, je crois que je dois valider un top 10 au gĂ©nĂ©ral, donc trĂšs content. Je suis dans mes objectifs. C'Ă©tait engagĂ©, c'Ă©tait bien, comme la Solitaire sait le faire.”


Jules Ducelier (Région Normandie) 12e : 

“L'Ă©tape Ă©tait sportive tout du long. Entre le dĂ©part devant Royan ou pour sortir jusqu'Ă  Cordouan, c'Ă©tait dans un petit chenal serrĂ©, au prĂšs, Ă  faire des virements tout le temps et Ă  essayer de gratter chaque mĂštre. AprĂšs, ça a Ă©tĂ© trĂšs tactique jusqu'Ă  l'Occidentale de Sein, avec des petits effets de pointe Ă  jouer sur les Ăźles, des petites oscillations. Ensuite, ça a Ă©tĂ© bien sportif pour l'aller-retour en Manche. Et puis bien tactique Ă  nouveau Ă  la fin, Ă  partir de l'atterrissage sur le four, avec une longue glissade depuis hier soir. Donc c'Ă©tait une trĂšs belle Ă©tape. Je tire comme bilan que je peux ĂȘtre dans le coup avec un podium sur la premiĂšre Ă©tape en ayant Ă©tĂ© dans le match dans le bon paquet, toute l'Ă©tape, que je peux aussi ne pas ĂȘtre dans le coup et revenir comme ça a Ă©tĂ© le cas sur celle-lĂ . Et ça, c'est deux trĂšs bonnes infos pour la suite.”


Arnaud Biston (Tizh Mor) 13e : 

“Je suis trĂšs heureux de cette 1Ăšre Solitaire, l’objectif Ă©tait dĂ©jĂ  de finir donc c’est une super nouvelle. AprĂšs, c’était vraiment dur. J'espĂ©rais gagner cette Ă©tape en bizuth mais j’ai fait une petite bĂȘtise hier aprĂšs-midi qui m’a coutĂ©e la victoire. Mais j’en tire Ă©normĂ©ment de leçons, c’est fou tout ce que j’ai dĂ©couvert et ce qu’il reste Ă  apprendre. Au-delĂ  de savoir faire du bateau, il faut savoir oĂč mettre le curseur ; tous les bateaux sont identiques, donc tout se joue Ă  des mini dĂ©tails, Ă  la bonne prise de dĂ©cision au bon moment. C’est vraiment l’enseignement de cette 1Ăšre Solitaire, tout est question de dosage, au-delĂ  de savoir bien faire marcher son bateau. Je reviendrai l’an prochain avec grand plaisir.”


Alexis Thomas (Wings of the ocean) 14e :

On a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de vent. Merci Yann (directeur de course) de nous avoir envoyĂ© dans ce vent-lĂ  qu'Ă  la derniĂšre. Parce que comme je disais Ă  Tim (mon prĂ©parateur), on a pas mal de casses sur le bateau. J'ai eu quelques petits soucis d'Ă©lectronique en arrivant Ă  Portland. Je n'avais plus d'Ă©lectronique et du coup, je ne savais plus trop oĂč j'allais. Il fallait contourner une marque virtuelle, donc c'Ă©tait un peu compliquĂ©. Ça m'a mis un peu dans le jus et je n'avais plus d'Ă©lectronique jusqu'Ă  lĂ , il y a 10 milles nautiques. Donc c'est compliquĂ© de naviguer aux sensations. On se rend compte que sur ces bateaux-lĂ , on est quand mĂȘme pas mal assistĂ© par les instruments. Je me suis dĂ©patouillĂ© un peu comme je pouvais. Donc forcĂ©ment, je fais des erreurs. ForcĂ©ment, je me suis fait rattraper. Mais c'Ă©tait une chouette Ă©tape. C'Ă©tait vraiment une Ă©tape de dingue.

Je suis bien content de l'avoir fait, je suis bien content d'avoir naviguĂ© en bon marin, en ramenant le bateau Ă  bon port avec toutes ses voiles. J'ai fait une bonne descente lĂ , sous le spi, Ă  partir de Ouessant jusqu'Ă  la Portland, donc je suis plutĂŽt content. Maintenant, j'ai des billes Ă  travailler pour l'annĂ©e prochaine, ça, j'en suis conscient. Je sais prĂ©cisĂ©ment ce que j'ai Ă  travailler, donc j'ai dĂ©jĂ  hĂąte d'ĂȘtre l'annĂ©e prochaine.Â