Région Normandie file sur la Bretagne
- Thomas Campion
- Sep 24
- 3 min read
C’est un matin particulier qu’abordent les 31 marins encore en course sur cette ultime étape de La Solitaire du Figaro Paprec. À deux titres, car après le choc suite à l’annonce du démâtage de Thomas de Dinechin sur Almond for Pure Océan, qui a suscité beaucoup de compassion, il faut désormais se tourner vers l’objectif de la journée, l’atterrissage sur la pointe bretonne et l’entrée en mer d’Iroise. Au classement de 7h00, Jules Ducelier sur Région Normandie ouvre la route devant Alexis Loison (Groupe REEL) et Charlotte Yven (Skiper Macif 2023).

Les nuits se suivent et se ressemblent presque sur cette dernière étape de la Solitaire du Figaro Paprec. Hormis le froid qui devient de plus en plus piquant, les heures à la barre et les virements sont incessants et la fatigue est sur toutes les lèvres des marins qui ont répondu à l’appel de Yann Château depuis le catamaran No Limit de la direction de course. En effet, en ce début de matinée, la flotte se réveille hagard suite à l’annonce du démâtage de Thomas de Dinechin à 20h20 hier. Le second bateau accompagnateur, le trimaran Express est actuellement en mission de remorquage. L’idée, pour ce convoi hors norme, est de faire route vers le nord-ouest afin de rapprocher Thomas le plus possible de la côte pour qu’il puisse rejoindre Concarneau ou Lorient par ses propres moyens. Vers 10h, Express larguera la remorque et reprendra sa route en direction de la tête de la flotte.
La chaussée de Sein en ligne de mire
À l'avant justement, les choses évoluent mais le trio de tête, au fil des virements de bord, continue de progresser vers le nord . Au pointage de 7h00, sur une route un peu plus à l’ouest de la flotte et plus rectiligne, Jules Ducelier sur Région Normandie, évolue en tête. Il dispose d’1 mille d’avance sur Alexis Loison (Groupe REEL) et de 2,4 milles sur Charlotte Yven (Skipper Macif 2023). Tom Goron (Groupe Dubreuil), toujours aux avants-poste, n’est qu’à quelques encablures de Charlotte. Toujours droit dans sa trajectoire, Victor Mathieu (Elitys) continue sa longue remontée plein nord mais dans une option bien à l’ouest. Il pointe actuellement à la onzième place. Il sera intéressant, au passage du sprint intermédiaire, de savoir si son audace a payé ou non. Les cinq premiers de ce classement se tiennent en 5 milles. La ligne du sprint intermédiaire à l’occidentale de Sein se trouve à une quarantaine de milles des étraves des premiers. Les marins ont encore quelques heures de navigation mais doivent déjà se projeter afin d’anticiper l’entrée en mer d’Iroise. Courant, vent molissant et positionnement pour la suite vont être au centre des pensées et des actions de cette nouvelle journée en mer.

Ils ont dit
Laure Galley (DMG Mori Academy)
« Le près ça commence à être long surtout que le vent molli. Le vent est assez instable en force et en direction il faut être pas mal dessus. Je n’arrive pas à me reposer autant que je le souhaite. Il va falloir commencer à penser au courant pour la zone de l’occidentale de Sein et pour l’après aussi. On va repasser en navigation côtière. La fin de course va être assez dense. Je suis plutôt content de ce que j’ai fait et de mon placement, on verra ce que ça donne mais la fatigue des deux étapes commencent à se faire sentir ».
Arthur Meurisse (Kiloutou)
« C’est bien compliqué sur l’eau avec de grandes variations de pression et d’angle. Je ne vois pas grand-chose, selon les décalages parfois ça démarre et parfois non. Je ne dors pas beaucoup et je tente d’optimiser chaque variation. Je suis plutôt décalé dans le nord et le reste de la flotte est dans mon est. Je pense m’en sortir pas trop mal pour le moment. Il fait très froid en plus. Mon objectif est de faire du nord le plus vite possible. Pour le moment ça se passe pas trop mal. Je croise plutôt devant ceux de l’est ».
Tiphaine Ragueneau (ORCOM)
« Je vais commencer à penser à la suite mais je ne sais pas comment ça va se passer. Il faut que je me penche sur la météo dès que je vais recevoir le prochain bulletin. Les choses évoluent tellement rapidement en 12 heures ».




