Louise Acker, qui a talonné dans les hauts-fonds de Biéroc au large du cap Lévi dans la nuit de dimanche à lundi et qui a été contrainte de se retirer de La Solitaire du Figaro Paprec, est actuellement à Cherbourg. Retour sur l’incident avec la navigatrice.
Comment te sens-tu ?
Pas terrible. C’est un peu dur, ça s’arrête brutalement et pas que pour moi, pour l’équipe aussi. Ça fait beaucoup à encaisser. Il y a des moments où ça va mieux et d’autres où c’est vraiment dur. Ça va prendre un peu de temps pour digérer tout ça.
Peux-tu revenir sur ce qu’il s’est passé ?
Depuis la pointe de Barfleur, on longeait la côte sous gennaker et un peu avant le cap Lévi, on a roulé le gennaker pour se mettre au près et continuer à longer la côte en tricotant pour aller se protéger du courant. Avec Chloé Le Bars (Endobreizh), on est rentrées dans une baie. Je savais qu’il y avait une pointe à éviter, qu’il ne fallait pas aller plus loin que l’endroit où étaient les bateaux les bateaux devant pour éviter de devoir abattre pour la passer. Finalement, je suis allée plus loin que la limite que je m’étais fixée. J’étais focalisée sur Chloé. Quand elle a viré, j’ai viré aussi. Je suis allée voir directement l’ordinateur à l’intérieur pour voir où était le caillou et j’ai vu que j’étais en plein dessus. Je suis ressortie et j’ai vu que c’était trop tard. J’ai mal anticipé. Il aurait fallu que j’aille vérifier où il était avant de virer pour adapter la trajectoire en sortie ou même ne pas virer.
Qu’as-tu fait ensuite ?
Avec le craquement que ça a fait dans le bateau, j’ai cru que ça allait décoller le puit de quille. J’ai allumé le moteur, je me suis dégagée du caillou immédiatement, j’ai affalé les voiles et j’ai prévenu la Direction de Course que j’avais talonné. Je n’avais pas de doute sur le fait que je ne pouvais pas continuer et qu’il fallait que je rentre à Cherbourg pour mettre le bateau en sécurité et évaluer les dégâts. Je suis arrivée dans la nuit et suis allée dormir en attendant de pouvoir aller voir le bateau au lever du jour.
Quels sont les dommages sur le bateau ?
On a échangé régulièrement avec les équipes du Pôle Finistère Course au Large pour voir s’il y avait des dommages. A l’intérieur, au niveau de la quille, ça n’a pas décollé de manière apparente la structure du bateau. Il a fallu le sortir de l’eau pour voir ce qu’il y avait de plus. On l’a fait en début d’après-midi hier et c’est là qu’on a vu que j’avais touché le caillou avec le côté de la coque du bateau et que c’était ça le plus gros dommage. J’ai des impacts sous et au-dessus de la ligne de flottaison. J’ai vraiment vu le caillou à côté de moi quand j’ai tapé dedans. Le choc a endommagé le flanc tribord du bateau et un peu le foil. Il faut que l’on fasse des réparations provisoires pour réussir à ramener le bateau par la mer.
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