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Étape 4 - Les mots de marins avant le départ

Publie le 12/09/2021

En route pour la der des der ! Juste avant le départ de la toute dernière étape de La Solitaire du Figaro 2021, le mot d’ordre est « plaisir ». Les hommes et femmes engagés sont déjà concentrés sur le parcours notamment jusqu’au Fastnet, sur les choix de trajectoires, sur le rythme à prendre pour cette très longue course qui demandera beaucoup de lucidité, d'exigence et de calme.

Marc Mallaret (CTB - Contrôles Techniques Bateaux) :

« Je sens la différence avec Fécamp car on a eu un jour de moins de repos. On repart sur une étape longue, pas forcément dure physiquement mais surtout mentalement. Nous sommes d’ailleurs tous repartis faire des courses pour ajouter de la nourriture. Il faudra gérer la fatigue. J’ai doublé le Fastnet l’an dernier au coucher du soleil, en début de nuit, je l’ai vu de loin. J’aimerais bien le passer de jour. On va tout donner, je n’aurai pas de retenue en termes de fatigue, il n’y aura pas de gestion de l’effort puisque c’est la dernière. On est là pour ça ! »

Tanguy Le Turquais (Queguiner – Innoveo) :

« On part pour une très grosse étape. C’est ma dernière étape de La Solitaire du Figaro. Je ne reviendrai pas, c’est pourquoi j’ai envie de prendre du plaisir, oublier tout ce qu’il s’est passé avant. Je veux la vivre comme une autre course. Il va falloir vite trouver du plaisir pour tenir jusqu’à la fin. Je vais essayer de plus profiter des bons moments, mais le plaisir vient de la performance. Je ne vais pas taper dans les coins, je serai raisonnable, je ne vais pas me tirer une balle dans le pied. Ce n’est pas très intéressant d’être derrière. Le plus important pour réussir, ce sera de prendre soin de soi. Pour moi le Fastnet, ce sera la 30e fois, mais c’est toujours sympa de le passer. »

Mael Garnier (AGEAS – Team Baie de Saint-Brieuc) :

« Je me sens bien reposé, je me sens frais musculairement et mentalement. Je suis prêt à attaquer cette longue étape. Ce sera des conditions « shifty » comme on dit. Ça va aller dans tous les sens, il faudra rester lucide. Cela peut durer quatre jours comme 6 jours. Il va y avoir une dorsale à bien gérer, une zone sans vent au Fastnet. Je vais me lâcher pour la dernière étape. J’avais emmagasiné beaucoup d’émotions sur la troisième étape, j’avais une grosse charge de frustration et de dégoût à la fin. Je vais essayer de ne pas faire de grosse erreur, de m’accrocher avec le paquet. J’aimerais bien voir le Fastnet de jour, car c’est une zone que je ne connais pas. J’ai hâte de voir à quoi il ressemble ce phare. C’est quand même un cap à franchir dans une vie de marin ! Tout le monde appréhende la longueur de l’étape. Il faudra bien gérer le sommeil, ne pas s’énerver, se forcer à manger, bien s’hydrater et dormir. Je suis soutenu ici à Roscoff par ma famille et mes amis, donc je repars requinqué ! »

Alexis Loison (Région Normandie) :

« The last one ! Je vais faire une pause, je reviendrai après… En gros, je ne suis pas là l’année prochaine. Mais je suis persuadé que ce que vais essayer sur d’autres supports me plaira moins que la Solitaire du Figaro. C’est important d’aller naviguer sur d’autre supports de toutes façons. Pour cette dernière, tout le monde sait que je suis capable d’attaquer. Je ne ferai pas ça de façon désespérée. Je pars sans le classement général, mais assez sûr de moi sur ce qu’il faut faire malgré une situation incertaine. L’idée, c’est de faire ce que j’ai envie de faire. Si les autres ne sont pas là, c’est que n’avons pas vu la même chose et on verra à l’arrivée. J’affine ma stratégie, je l’ai bien bossée celle-là ! Je sais que rien n’est écrit parce que la situation météo est très incertaine. J’ai réussi à bien me reposer, je suis dans une bonne spirale, il ne faut rien changer ! »

Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) :

« Ce qui est dingue c’est que la victoire sur cette Solitaire qui est hyper longue et hyper dure, sacrera un magnifique vainqueur, que ce soit moi ou pas. Aujourd’hui, chacun a ses doutes, ses convictions quant aux écarts en temps au classement général provisoire. Chacun joue avec ses cartes, il faudra trouver un atout. Je ne suis pas le seul à stresser et à douter. Il faut être humble sur cette étape dans ce genre de conditions, où il y aura peu de vent, du courant, des systèmes météo à traverser. Je pense que la clé, c’est de s’amuser, et depuis le début, je me suis éclaté sur cette Solitaire. À Roscoff, nous n’avons pas eu le temps de nous reposer. On maintient le niveau d’énergie mais on ne le rehausse pas. On va faire avec ce qu’il nous reste. »

Damien Cloarec (Saferail) :

« Je me sens cramé mais à l’attaque. On n’a pas le choix ! On vient de se cogner trois étapes à plus de 600 milles, et le curseur du sommeil est bas. Il va falloir être vigilant. On aura des phases de black-out au réveil. La sécurité sera en haut de la pile. Il peut se passer des trucs monstrueux, il pourrait y avoir des écarts énormes à Saint-Nazaire ! Dès la cardinale Astan, à la fin du parcours côtier, il faudra faire un choix par rapport au passage des îles Scilly, passer au nord ou au sud. Il faut décider très tôt. Après, la montée vers le Fastnet se fera au portant. C’est cool, mais suivant le timing d’arrivée au Fastnet mardi matin, on peut se faire rattraper par une dorsale. Si on est lent, on se retrouve dedans et là vous allez nous attendre à Saint-Nazaire ! Une chose est sûre : sur cette étape, il va y avoir du jeu ! »

Francesca Clapcich (Fearless - State Street Marathon Sailing) :

« Je me sens bien. Je pense que ce sera une très longue étape, peut-être cinq jours, et il sera donc important de garder le rythme, de faire beaucoup d’empannages et de prendre les bonnes décisions dans le vent léger. Je me suis beaucoup reposé ici, j’ai bien mangé et je suis prête à partir. Il sera important d’y aller doucement au début pour ne pas faire d’erreurs sur le parcours côtier. Ce sera sous grand spi pendant cinq jours, je veux en profiter à 100% car c’est la dernière étape. C’est très spécial pour moi. Chaque fois que quelque chose ne va pas, je m’énerve un peu, mais dès le retour à terre, une fois reposée, je veux y retourner. J’espère que je pourrai revenir une deuxième fois en bénéficiant de l’expérience de cette édition. Je suis heureuse d’être ici et de courir à ce haut niveau. Je suis allé au Fastnet plusieurs fois, mais toujours avec une équipe de dix ou douze personnes à bord. C’est la première fois que j’y vais en solo, donc ce sera très différent. Nous naviguons seuls sur le bateau, certes, mais nous avons une super équipe derrière nous. »

Jesse Fielding (Opportunity - State Street Marathon Sailing) :

« Je me sens mieux maintenant, l’apprentissage a été incroyable sur les précédentes étapes. Même si je ne vais jamais gagner ! Je suis venu sur La Solitaire pour apprendre et atteindre mes propres objectifs. Je suis prêt à relever le prochain défi de la quatrième étape, même si cela va être très compliqué. Notre “Monsieur météo”, Christian Dumard, dit qu’il faut faire simple, faire naviguer le bateau rapidement, de la manière la plus directe et la plus courte vers la marque. Il dit que la stratégie la plus simple est généralement la bonne ! Il va falloir faire des choix très vite. »

Estelle Greck (Respimer) :

« Le vent commence tout juste à rentrer, la petite brise arrive. On part sur une étape longue, mais nous nous sommes tous préparés. Je suis très contente d’y aller, parce qu’on sait qu’après c’est fini ! C’est la fin d’une saison, la fin d’un projet, et je me dis que c’est déjà la dernière. Ce sera du petit temps, avec beaucoup d’options tactiques, une météo compliquée au Fastnet. Ça va partir par devant, revenir par dernière. Je n’ai rien à perdre, je n’ai donc aucun stress d’aller sur l’eau. »

Charlotte Yven (Team Vendée Formation) :

« Je suis très contente de pouvoir prendre le départ de quatrième étape. Ce n’est que du bonus ! Je vais me faire plaisir, je vais attaquer. Je n’ai pas dit mon dernier mot, je ne vais pas me laisser faire. Je prends de l’expérience, j’ai envie de me faire plaisir, de tout donner, de faire une belle course, de naviguer proprement, et pourquoi pas refaire une belle manche. Mais je ne me mets pas trop de pression. »

Pep Costa (Cybele Vacances - Team Play to B) :

« L’étape va être longue avec du vent léger. C’est la dernière, il faut tout donner ! Il faut aussi s’appliquer pour continuer à bien naviguer. Nous n’arriverons pas à Saint-Nazaire avant jeudi soir, vendredi ça commencera à être difficile mentalement. Je vais essayer d’être détendu, de me concentrer sur ma vitesse, de prendre les bonnes décisions et de naviguer correctement. Il faudra aussi être très attentif aux fortes marées pour ne pas dériver dans les DST. »

Elodie Bonafous (Bretagne – CMB Océane) :

« Je suis stressée ! Je ne sais pas pourquoi je suis stressée. Peut-être parce que cette étape va être longue, parce que c’est la dernière et que j’ai envie de bien terminer, et aussi parce que c’est ma dernière sur Bretagne-CMB Océane. J’ai envie de bien naviguer, de prendre du plaisir. C’est un mélange d’excitation et de stress, car cela peut être la foire, du quitte ou double. J’ai hâte d’y être. En règle générale, une fois que le premier bord est lancé, j’ai le déclic, je mets de la musique à fond et c’est parti ! Je suis 13e au général, je me disais qu’un top 15 serait une réussite, mais du coup je me dis que je peux faire encore mieux. Pourquoi pas un top 10 ? Je ne prendrais pas de risques mais j’ai envie d’être à l’aise dans mes choix, de prendre des initiatives, d’être dans cette dynamique. C’est ce que je vise, faire mes propres choix. C’est un vrai sentiment de satisfaction à l’arrivée. »

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